La campagne australienne vit en grande partie sur
La campagne australienne vit en grande partie sur le dos de millions de moutons, élevés pour leur laine. Sur la peau de leur arrière-train aussi, accuse une campagne de défenseurs des animaux qui dénoncent la façon dont les fermiers découpent un peu de la peau de leurs bêtes en les tondant.
L'Association américaine pour le traitement éthique des animaux (PETA) a lancé à la fin de l'année dernière un appel au boycott de la laine australienne, pour attirer l'attention sur la pratique du mulesing, qui consiste à découper un peu de la peau du dos des moutons pour les protéger du risque mortel représenté par les asticots de la mouche à viande.
PETA a décidé de faire pression sur les chaînes de prêt-à-porter pour les obliger à renoncer à la laine australienne. Les producteurs de laine ont réagi en saisissant la justice australienne, lui demandant de faire cesser les menaces de PETA sur les distributeurs de vêtements. La Cour fédérale de Sydney doit se prononcer début mars.
Lors du mulesing, les moutons ne sont généralement pas anesthésiés, et sont seulement attachés à des barres métalliques pendant qu'on leur coupe la peau, ce qui empêche les mouches d'y pondre.
Les fermiers assurent que cette pratique est indispensable pour prendre soin des moutons en raison du climat très chaud de l'outback. Pourtant, ils se sont engagés à trouver une alternative viable et à abandonner définitivement cette technique d'ici à 2010. Mais PETA dénonce une mutilation qui n'est pas nécessaire, et réclame son arrêt immédiat.
Si nous avons lancé cette campagne, c'est pour montrer au monde que quand on achète de la laine australienne en l'état actuel des choses, on soutient une des filières les plus cruelles du monde, a expliqué à l'Associated Press le porte-parole de PETA Matt Prescott, interrogé par téléphone.
PETA affirme que certains fermiers australiens ont déjà recours à des produits chimiques, des régimes alimentaires spéciaux ou à certains croisements pour éviter le mulesing. Le mulesing pourrait être aboli aujourd'hui, affirme Matt Prescott. C'est seulement une affaire de tradition et de confort.
Les fermiers assurent que des décennies de recherche n'ont pas permis de mettre au point une alternative qui protège les moutons toute leur vie. L'association australienne des professionnels de la laine Austalian Wool Innovation (AWI) estime que sans le mulesing, pratiqué sur 95% des moutons mérinos australiens, trois millions d'animaux pourraient mourir chaque année des infections provoquées par les asticots de la mouche à viande.
Surtout, les professionnels soulignent que la mort des moutons infectés est particulièrement rapide et douloureuse. L'AWI estime même que tous ceux qui luttent pour la suppression du mulesing devraient être poursuivis pour mauvais traitements.
La procédure du mulesing n'est pas jolie jolie, mais je peux vous assurer que la mort par les asticots qui mangent la chair est bien pire, explique le président de la Fédération nationale des fermiers Peter Corish.
La campagne de PETA n'a pas reçu le soutien des principales organisations australiennes de défense des animaux. Mais elle a déjà remporté une victoire en octobre dernier, quand la chaîne américaine de vêtements Abercrombie & Fitch a accepté, sous la menace de PETA, de ne plus acheter de laine australienne. La marque Benetton a, elle, refusé de rejoindre ce boycott, malgré l'organisation de manifestations devant plusieurs de ses magasins.
Source : PETA
Vous savez ce qu'il vous reste à faire : il est inutile de faire souffir un animal pour récuperer sa laine... Une horreur "futile" de plus a boycotter.Pensez-y!